PROJET : PROGRAMME AGROALIMENTAIRE 2.0
La noix de cajou est recherchée tandis que la pomme est peu valorisée. L’abandon des pommes dans les champs constitue une perte énorme d'argent. Pourtant la pomme de cajou peut être transformée en jus nutritif pour être consommé en toute saison.
Fabriqué et mis en bouteilles au Bénin par des femmes et jeunes gens des milieux ruraux, le jus de pomme de cajou reste encore méconnu du grand public. Pourtant, sa valeur nutritive et son originalité font de lui, un jus très recommandé pour la santé et le bien-être des personnes de tous âges. Embarquons-nous dans une visite guidée des 5 raisons qui militent en faveur de cette boisson naturelle et jouissive.
1- Le cajou, une forte valeur nutritive
La pomme de cajou se révèle comme un réservoir de vitamines et autres oligo-éléments essentiels à l’organisme humain. Pour preuve, elle contient 200 à 500 mg de vitamine C pour 100g de produit, soit environ 4 à 6 fois plus que l’orange et 8 à 12 fois plus que l’ananas. Elle est tout aussi riche en sucre totaux que l’ananas, d’où son importance en matière d’apport d’énergie à l’organisme humain, de lutte contre des infections et le cholestérol.
La pomme de cajou est aussi riche en vitamine A. Elle en contient 3 fois plus que l’orange et 5 fois plus que l’ananas. Cette pomme peut renforcer ainsi la santé des yeux et des tissus vitaux. Sa teneur en magnésium est de 23 fois plus que celle de l’orange et de 28 fois celle de la mangue. De même, elle contient 2 fois plus de potassium que l’orange.
« Ce fruit contribue beaucoup à la formation des os et des dents, lutte contre l’hypertension artérielle et aide le cerveau à absorber de l’oxygène » (Ir, Dr Joseph Dossou, Production et Transformation de la pomme de cajou en Afrique de l’ouest : Guide de Bonnes Pratiques d’Hygiène et de Fabrication, FSA/UAC, 2015).
Par ailleurs, cette boisson contient également les vitamines B1, B2, B3. Elle facilite, de ce fait, le métabolisme des glucides et favorise de même, la production d’énergie. Ce qui la classe dans la catégorie des boissons défatigantes. Cette famille de vitamines B qu’on y retrouve est reconnue pour son aptitude à réguler la production de globules rouges.
Enfin, le fruit de l’anacardier s’avère aussi riche en protéines et en calcium. A n’en point douter, c’est donc un fruit à fort potentiel nutritionnel, voire thérapeutique.
2- Un jus naturel et original
Produits majoritairement en milieu rural (10 unités sur 12 se trouvent en milieu rural), les jus de pomme de cajou JARAM restent des jus entièrement naturels. Ils sont fabriqués sans aucun additif et avec des ingrédients naturels : pomme de cajou et gruau de riz local. Rien de plus. Aucun produit chimique, pas de sucre ou autre conservateur.
Le fait que les unités de production soient installées en milieu rural favorise un choix très sélectif et soigneux de la matière première. Ainsi, ce sont les meilleures pommes qui, sélectionnées, servent à la production de ce jus. Le système de pasteurisation permet de conserver la boisson embouteillée pendant des périodes relativement longues. Cela est fait tout en gardant sa saveur et son goût originel.
3- Jus de pomme de cajou: Une boisson passée au filtre de la certification ANM
L’Agence nationale de Normalisation, de Métrologie et de contrôle qualité (ANM) est une institution béninoise. Elle a vu le jour sous sa forme actuelle en janvier 2017. La structure accompagne les différents membres de la chaîne de production des biens et services à obtenir des produits qui répondent aux normes de qualité au plan national et international.
Tous les jus de fruit du label JARAM satisfont aux exigences de la certification ANM. Les normes hygiéniques et qualitatives observées font de ce produit une boisson reconnue. Elle se distingue de tout type de bricolage que l’on peut rencontrer sur le marché. Elles vous offrent l’assurance de consommer des boissons saines. Tout cela avec un rapport qualité-prix inimaginable.
4- La promotion de l’entrepreneuriat des femmes
Ce sont des femmes entrepreneuses comme Hawaou K issues des milieux ruraux qui produisent Le jus de pomme de cajou JARAM. Elles sont basées essentiellement dans la région septentrionale du Bénin. Identifiées pour leur sérieux et leur dévouement, elles ont bénéficié de formations qualifiantes. Elles ont ensuite reçu en appui des kits composés de matériels de production.
Certaines des femmes choisies dans le cadre de ce projet exerçaient déjà dans la transformation de fruit en jus. Néanmoins, la plupart d’entre elles ne s’y connaissaient en rien. Ce projet constitue donc une opportunité d’éclosion pour l’esprit d’entreprise au niveau des femmes bénéficiaires. Elles n’ont pas hésité à saisir la balle au bond pour déployer toute leur bonne volonté et ambitions d’asseoir de véritables entreprises.
5- Mythe « association pomme de cajou – lait, un mélange dangereux ? » FAUX ou VRAI ?
Cette conception, trouve son origine en Amérique latine (tout comme le plant d’anacardier aussi). Selon nos sources, il s’agit d’une farce des propriétaires d’esclaves pour empêcher ces derniers de se gaver de leur lait de vache qu’ils devraient traire et apporter en l’état au maître. Les esclaves seraient nourris aux pommes de cajou et autres produits liés. L’idée était toute trouvée de leur dire, et certainement avec preuve à l’appui, que ce mélange serait mortel. C’est ainsi que serait née ce mythe qui est alors colporté par les esclaves de retour en Afrique.
Donc, en tant que tel, ce ne sont que des rumeurs sans fondement, selon le Docteur Joseph Dossou, nutritionniste de la FSA/UAC Bénin. Selon plusieurs biochimistes, prendre du jus de pomme de cajou et du lait juste après ou avant ne constitue en rien un danger pour la santé.
S’il subsistait donc une dernière raison pour vous priver des délices du jus de pomme de cajou JARAM, elle vient d’être levée. Faites-vous plaisir, les membres de votre famille et vous-même, en dégustant cette boisson. Ses vertus se révèlent très profitables à l’organisme. Où que vous soyez au Bénin, au Nord ou au Sud, à l’Est ou à l’Ouest, passez votre commande de jus de pomme de cajou et savourez-en, en toute quiétude. Bonne dégustation.
HAWAOU KOROSSI, UN CAS D’ÉCOLE DE L’ENTREPRENARIAT FÉMININ
(written by Awanabii)
Sa phase opérationnelle lancée depuis 2016, le projet « FDOV-Cracking the nuts » intervient au Bénin dans une approche de promotion des chaines de valeurs. Ainsi en plus de la chaine de la noix de cajou, ce projet intervient dans la valorisation des pommes de cajou à travers la production de jus de pomme de cajou. Ce volet cité du projet accueille depuis janvier 2020 une nouvelle bénéficiaire à Djougou dans le département de la Donga. Dame KOROSSI Hawaou, après seulement 5 mois d’exercice, se démarque du lot des bénéficiaires du projet initié par l’ONG DEDRAS. Elle affiche des performances impressionnantes.
A la découverte de Hawaou KOROSSI
Elle a 22 ans et affiche les traits caractéristiques d’une femme battante. Sa petite taille et sa jeunesse ne laissent pas présager l’étendue de son talent et de ses ambitions. Déterminée, engagée, dynamique et surtout, travailleuse, Hawaou KOROSSI vit à Djougou avec son époux. Elle fait partie des dernières bénéficiaires du projet FDOV-Cracking the nuts de l’ONG DEDRAS. Son ardeur et engouement lui ouvrent déjà une place sur l’échiquier des fabricantes de jus de pomme de cajou.
Alors qu’elle s’initiait dans la fabrication de jus de fruit de façon manuelle depuis peu, Hawaou KOROSSI a été identifiée par DEDRAS en 2019 comme potentielle promotrice de ce jus à base de pommes de cajou. Elle profite alors d’une formation digne du nom, au même titre que tous les autres bénéficiaires de ce programme. La jeune entrepreneuse reçoit ensuite un kit d’équipements et matériels gracieusement offert par DEDRAS. Ledit kit est composé de machine presse motorisée et autres matériels utilisées dans la production.
C’est ce qui donne un nouvel élan à sa petite entreprise en plein essor et surtout ravive en elle, l’esprit de gagneur.
Une production de jus de pomme de cajou du simple au triple !
« Grâce à l’appui de DEDRAS à travers le matériel, ma production journalière est passée de 200 à plus de 600 bouteilles par jour », déclare dame KOROSSI Hawaou avant d’aligner une litanie de remerciements. L’impact se révèle donc de façon évidente.
Ainsi, ses revenus s’en voient accrues.
Par ailleurs, l’utilisation de ces machines lui évite une débauche d’énergie. De ce fait, elle réussit à diversifier sa production. Cette boisson à base de pomme d’anacarde reste sa priorité absolue. Cependant, elle fait parler son sens d’innovation en réalisant une bonne demi-douzaine d’autres jus (mangue, ananas, tamarin, etc.) et même d’autres gammes de produits comme le vin à base de bissap.
Dame Hawaou utilise pour le compte de son entreprise jusqu’à cinq personnes par jour pour la production des jus. Et elle peut travailler pendant trois jours dans une semaine selon qu’il y a de la commande ou la matière première. Elle a déjà gagné le pari de la production continue. Car, au-delà de la production saisonnière de jus de pomme de cajou ou de mangues, Hawaou fait d’autres jus dont l’ananas ou produits tels que le vin de bissap qui permettent de rendre permanent le travail dans l’année. Ce qui représente déjà de la création d’emploi à plein temps pour au moins 2 personnes en dehors d’elle-même, avec son statut d’entrepreneur.
A produits de qualité, le marché ne fait pas défaut
En seulement 5 mois de coopération avec DEDRAS, l’entreprise de dame Hawaou KOROSSI a pris un grand coup de fouet. En application des techniques reçues lors de la formation, sa production affiche une meilleure qualité. Ses produits sont capables de concurrencer les autres produits dans la ville de Djougou. Le parfait respect des règles d’hygiène demeure un atout à ne pas occulter.
En outre, les choses sont allées très vite. Avec l’appui de DEDRAS, les jus de pomme de cajou produits reçoivent la certification sous le label JARAM. Ce qui signifie qu’ils ont décroché l’autorisation de mise en marché de l’Agence de Normalisation et de Métrologie (ANM). Ainsi, pour Dame Hawaou, produire ce label est un atout car, gage de qualité pour le client. Du coup, le produit peut être commercialisé avec assurance. « Je ne travaille plus dans l’anonymat comme auparavant. Par le fait de cette certification, je suis plus connue », a-t-elle laissé entendre.
Ce qui vient encore ouvrir la voie du marché pour ses jus. Désormais dame Hawaou produit sur commande car le stock ne tarde plus à s’écouler sur le marché.
D’ailleurs le mécanisme de commercialisation mis en place par DEDRAS avec l’entreprise de distribution ABD Sarl n’est pas actif avec Dame Hawaou. Et pour cause, l’écoulement de ses produits se fait sur place.
A l’image de dame KOROSSI Hawaou, elles sont nombreuses, ces jeunes femmes qui refusent de se laisser abattre sous le poids des contraintes socio-culturelles. Le cas de celle-ci se révèle assez poignant pour mériter notre attention. Et si vous voulez soutenir cet engagement, quoi de mieux que de consommer les produits JARAM certifiés par l’ANM. A Djougou, à Parakou, à Bembéréké, à Tchaourou et même à Cotonou ou partout ailleurs au Bénin, demandez et vous serez servis !
DEDRAS CRÉE DE L’EMPLOI POUR LES JEUNES ET LES FEMMES
(written by Awanabii)
La question de l’emploi des jeunes et des femmes demeure une préoccupation essentielle aussi bien pour les gouvernants que pour les populations. L’organisation non gouvernementale DEDRAS, à travers le projet « Cracking the nuts » apporte sa pierre à ce défi commun. Présent dans 10 communes de la région septentrionale du Bénin, ledit projet porte déjà des fruits. Car après 4 ans d’activité, il se révèle comme un véritable outil de création d’emploi ou d’insertion professionnelle.
Le projet FDOV-Cracking the nuts : ce qu’il faut en savoir
Le fond pour l’entreprenariat durable et la sécurité alimentaire : voilà la signification en français de ce sigle FDOV qui désigne le fond néerlandais de financement du projet « Cracking the nuts ». Il vise deux volets à savoir la sécurité alimentaire et l’entrepreneuriat durable.
Il s’agit d’un projet en modèle partenariat public privé (PPP) qui veut associer le public aux initiatives d’entreprises du privé. Ainsi le projet d’essence privée avec TDI et l’ONG Woord en Daad connaîtra l’appui du Ministry of Foreign Affairs (MOFA) des Pays-Bas pour l’appui au développement des affaires dans l’anacarde au Bénin et au Burkina. Ce consortium de partenaires publics et privés sera répliqué au niveau local du Bénin par l’usine AFOKANTAN et l’ONG DEDRAS respectivement pour TDI et Woord en Daad, puis par le CARDER Borgou-Alibori/ ATDA 4 pour le MOFA.
Ce projet se focalise autour de 6 résultats au Bénin :
✓ L’amélioration de la production et de la productivité des noix de cajou
Le développement de relation d’affaires durable entre producteurs et/ou organisations de producteurs et l’usine de transformation AFOKANTAN
✓ L’amélioration de la capacité de transformation des noix de cajou de l’usine
✓ La promotion d’autre chaine de valeurs que celle de la noix de cajou dont les jus de pommes de cajou
✓ L’influence des politiques pour l’amélioration de la politique de développement de la filière anacarde au Bénin
✓ Le développement de services d’appui à la filière que sont l’accès au financement et la production de matériels végétales améliorés
C’est donc pour l’atteinte des résultats de ce projet que DEDRAS travaille d’arrache-pied dans les domaines de la production des jus de pommes de cajou et la production des plants greffés d’anacarde. Ces deux domaines d’intervention contribuent plus que jamais à la lutte pour l’emploi des jeunes et des femmes.
Production du jus de pomme de cajou et autres jus
Ce sont de véritables petites entreprises qui ont vu le jour par le biais de ce projet. Grâce au matériel gracieusement offert par DEDRAS, douze (12) unités de production ont vu le jour. Ces unités, qui produisent des jus de fruits, prospèrent au fil des années. En témoigne l’augmentation considérable de la production, comparée à celle des années antérieures.
A Gando par exemple (commune de Bembéréké), dame FAROUKOU Aïssatou a vu sa production connaître une augmentation de 27,6 % par rapport à l’année passée. Mais le cas le plus poignant est bien celui de dame KOROSSI Hawaou à Djougou. Avec seulement cinq (5) mois d’activité après l’appui de DEDRAS, la différence est nette : une production passée du simple au triple.
L’autre indicateur de la réussite de ce projet se révèle à travers la diversification des produits. Les bénéficiaires rivalisent en effet d’ingéniosité et d’esprit d’innovation. Sur toute la ligne, étant en plein dans la saison des mangues, ils ont adopté le jus de mangue qu’ils réussissent avec une précision louable.
Par ailleurs, les autres jus ne sont pas occultés. Entre autres, le jus d’ananas, le jus de tamarin, le jus de baobab. A Djougou et à Kidaroukperou (commune de Kalalé), c’est carrément du vin rouge de table qui a été produit. A Ouèssè, l’alcool alimentaire et l’alcool médical ont été produits. Cette diversification des produits se révèle profitable à plusieurs égards.
Dans un premier temps, elle permet d’accroître considérablement les revenus, au grand bonheur des bénéficiaires. Et dans un second temps, l’activité de production ne se limitant plus au jus de pomme de cajou qui est saisonnier, elle devient plus pérenne. En effet, la production qui durait à peine trois (3) mois peut désormais s’étendre sur 8 à 9 mois, voire même, sur toute l’année.
Un emploi pour plus de 60 jeunes et femmes directement impactés
Pour assurer l’activité de production, les bénéficiaires du programme de transformation du jus de pomme de cajou se doivent de faire appel à de la main d’œuvre.
Payée à la tâche, elle se constitue majoritairement de femmes (à 71 %). Ainsi, sur un total de 68 personnes directement impactées, on dénombre 48 femmes.
En milieu rural plus qu’ailleurs, le poids de la contribution de la femme dans la stabilité et l’équilibre financier de la famille n’est plus à démontrer. Voilà pourquoi ce projet se révèle comme un soulagement pour beaucoup. 48 femmes impactées financièrement, ce sont par conséquent 48 familles plus épanouies.
L’appui du DEDRAS aux pépiniéristes : des ailes pour mieux voler
D’aucuns exerçaient déjà l’activité depuis quelques années, tandis que d’autres n’en connaissaient rien du tout. Ainsi, ils manquaient, soit de professionnalisme et restaient limités dans leurs méthodes, soit ne connaissaient pas le métier et les opportunités y liées. Grâce au soutien technique et matériel de ce projet, 27 pépiniéristes ont vu leur activité de production prendre de l’envol.
Les bénéficiaires, répartis sur les huit (8) communes du département du Borgou, apprécient l’aide de DEDRAS dans leur activité. Grâce à la formation reçue, ils sont désormais aptes à produire des plants d’anacardier améliorés. L’appui et le suivi des techniciens agricoles dont ils profitent donnent un coup d’accélérateur à leur production. Ainsi, ils engagent de plus en plus de main d’œuvre pour les appuyer dans leur activité.
C’est le cas surtout en période de greffage ou la main d’œuvre des prestataires greffeurs est indispensable pour une production en quantité. La demande de main d’œuvre peut aller jusqu’à huit (8) greffeurs prestataires selon la quantité en instance. Tout ceci constitue de l’emploi surtout pour la jeunesse et les femmes et source de revenus considérables, car le greffage d’un plant varie de 50 à 75 FCFA.
En définitive, l’impact du projet FDOV-Cracking the nuts sur les populations du Borgou, de Ouèssè et de Djougou restent indélébiles. Ces différentes activités promues créent de l’emploi pour les jeunes et les femmes. Satisfecit pour DEDRAS qui, fidèle à sa devise «A smile for life », continue d’apporter un brin de sourire à la vie des peuples.
L Change The World - Le Programme Agroalimentaire 2.0 - The Work Kids
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